La Horch 830 du Général De Gaulle
On connait tous l’histoire du Général de Gaulle et de sa DS, celle qui lui évita de tomber sous les balles de l’OAS, le 22 août 1962 au Petit-Clamart. Mais le Général a utilisé à de nombreuses reprises un imposant cabriolet allemand construit par Horch. Tout un symbole !
Le 18 juin 1945 le grand Charles remontait les Champs-Elysées dans cette Horsch 830, une auto également utilisée lors de nombreux déplacements partout en France.
L’auto reçue de nouveaux pare-chocs chromé, des clignotants sur les ailes avant et des pneus à flancs blancs, plus de prestige pour ce modèle 830 qui n’est pourtant pas le sommet de la gamme du constructeur allemand. Le logo Horch disparait au profit des anneaux d’Auto Union.
Après son retour au pouvoir en mai 1958, le Général utilisait les Citroën du palais de l’Elysée, la Traction 15/6 ainsi que la DS. La Horch fut vendue en 1980 à un collectionneur américain puis revint en Europe en 1997, les services historiques d’Audi en font l’acquisition.
La voiture est entreposée depuis dans les réserves de la marque à Ingolstadt, ville où De Gaulle a été détenu pendant la Grande Guerre après avoir été fait prisonnier près de Verdun.
Le début de l’histoire de ce cabriolet quatre places est assez trouble mais il aurait appartenu au Général Dietrich von Choltitz, Gouverneur militaire de Paris en 1944 et qui épargna la ville alors que Hitler lui avait donné l’ordre de brûler la ville. La Horch aurait été récupérée par les hommes du Colonel Rol-Tanguy et remise au Général de Gaulle. Une histoire peut-être un peu rocambolesque, d’autres affirment que l’auto a été saisie par le 2e DB à Berchtesgaden, là où Hitler possédait son fameux chalet.
La Horch 830 BL de 1936
La 830 est la dernière auto lancée par le constructeur, dans les années 30 Horch rivalisait avec Maybach et Mercedes mais il n’y avait pas assez de place sur ce marché pour trois constructeurs. La Horch 12 avec ses 12 cylindre qui chapeautait la gamme ne fut fabriquée qu’à 80 exemplaires.
En 1933 Horch commercialisa une série baptisé 830 avec un moteur V8 à 66°, plus compact. Cette 830 fut déclinée avec plusieurs empattements et cylindrées. La version BL à empattement long fut lancée en 1936.
Le premier moteur de la 830 BL développait 75 chevaux avec une boite de vitesse quatre rapports, à compter de 1937 la 830 BL bénéficia d’une amélioration de sa puissance qui passa à 82 chevaux pour 120 Km/h. Elle reçut également une suspension à roues indépendantes plus confortable.
Horch, une histoire compliquée
La marque née à la fin du 19eme siècle réussissait à concurrencer les autres marques prestigieuses allemandes comme Mercedes et Maybach. Des autos parfaitement abouties et plus discrètes que leurs concurrentes.
C’est August Horch qui avait créé la marque en 1899, à Cologne. Un forgeron devenu ingénieur qui avait commencé avec Carl Benz avant de créer un première marque à Zwickau en Saxe. Loin des réalités financières il fut débarqué par ses actionnaires majoritaires.
Il créé alors une autre marque à laquelle il donne son nom, mais ses anciens associés lui font un procès pour lui interdire de construire des voitures à son nom et gagnent le procès. Horch qui signifie « écoute » en allemand devient Audi, « écoute » en Latin. Il quitte Audi en 1920 pour devenir consultant et revient au conseil d’administration en 1933 d’un nouveau constructeur nommé Auto Union, qui rassemble dès 1932 les marques Horch, Audi, Wanderer et DKW. Les quatre anneaux sont nés !
August Horch siégera jusqu’en 1945, date à laquelle il organise le passage en zone d’occupation américaine de 600 collaborateurs de la marque avec lesquels il se trouve en zone d’occupation soviétique. En 1948 il participe à la renaissance d’Auto Union avant de mourir en 1951.
Photos Cyril de Plater
Photos archives
D’autres histoires : https://www.retropassionautomobiles.fr/histoire/
En savoir plus sur Auto Union https://www.motorlegend.com/histoire-automobile/auto-union/8,11987.html
Petite précision : dans les années 1940 on ne se souciait pas d’avoir ou non des clignotants qui n’étaient toujours pas obligatoires (la circulation étant très restreinte). En réalité, le petit feu soi-disant ajouté (mais selon moi d’origine) sur le haut des ailes avant est un « feu de position » qui, lui, était obligatoire.