PEUGEOT 504 et 505 DANGEL – Les lionnes se mettent au vert.
Avant même son lancement, en 1968, le bureau d’études de la marque au lion travaille déjà à la conception de toute une série de dérivés sur base de la berline 504. Outre la version break ainsi que les coupé et cabriolet – qui, bien que réalisés eux aussi sur la base de la palteforme de la berline mais qui, à l’image de leurs homologues au sein de la gamme 404 – un pick-up qui, lui aussi, prendra la succession de son prédécesseur qui, outre les soubassements, reprend aussi toute la partie avant de la berline 404.
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Ayant acquis une très grande popularité auprès de commerçants, d’artisans et de nombreux corps de métiers, le pick-up est alors devenu une sorte « d’institution » au sein de la gamme des utilitaires Peugeot. Il était donc assez naturel – et même incontournable – qu’une version similaire de la nouvelle 504 voit également le jour.
Comme cela est souvent le cas avec les versions utilitaires des voitures de tourisme, les premiers connaissent une carrière – parfois bien – plus longue que celles des modèles dont ils sont dérivés. A la fois parce qu’ils sont moins sujet au vieillissement – sur le plan esthétique s’entend, celui-ci n’entrant guère en ligne de compte dans l’achat de ce genre de véhicules – et aussi – voire surtout ? – parce que cela permet aux constructeurs de rentabiliser au maximum un modèle ou une plateforme.
Si la berline ainsi que les coupé et cabriolet quittent la scène en 1983 et le break deux ans plus-tard, la production du pick-up, quant à elle, ne s’arrêtera qu’à l’aube du 21ème siècle. Le break ayant à la réalisation d’un groupe de carrosseries destinés à toutes sortes d’usage spécifiques – ambulances, fourgonnette vitrée ou tôlée, avec ou sans tout surélévé, corbillards,… -, le pick-up aura droit lui aussi à un assez grand nombre de dérivés hors-série : châssis-cabine avec cellule isotherme, bétalière, plateau-ridelles, camping-car et, parfois même, fourgon blindé destiné aux transports de fonds, etc.
Toutefois, l’un des dérivés les plus originaux mais aussi les plus connus qui sera réalisé sur le pick-up 504 sera la version tout-terrain à quatre roues motrices conçue par le préaprateur Henri Dangel.
Etabli à Sentheim, dans le département du Haut-Rhin, ce dernier s’est spécialisé, depuis sa création en 1980, dans la réalisation de versions 4×4 des différents modèles d’utilitaires proposés par les constructeurs français. Ses créations réalisés sur le pick-up ainsi que le break 504 seront d’ailleurs ses premières créations à être produites en série. Le potentiel de ces versions tout-terrains, en particulier en ce qui concerne les capacités de franchissement – séduisent très rapidement la direction de Peugeot, qui décide alors de les intégrer à son catalogue. Ce qui permettra ainsi, non seulement, à l’entreprise Dangel de se développer de manière importante et rapide, mais aussi aux propriétaires – qu’ils sont simples particuliers, entreprises ou services publics – de bénéficier de l’assistance directe du constructeur pour l’entretien et les réparations, puisque les 504 Dangel seront vendues par le réseau Peugeot.
Le pick-up revu par Henri Dangel se caractérisant par sa garde-au-sol rehaussée, ses pneumatiques spécifiques, sa tôle de protection recouvrant le bs -moteur ainsi que les éléments du train avant. Sans compter l’ensemble des modifications afin de transformer le modèle de série – qui, à l’image de la berline qui en est inspiré, est une classique propulsion. C’est pourquoi, afin de pouvoir y installer les éléments mécaniques permettant de le doter de quatre roues motrices et que la structure du pick-up puissent supporter le poids supplémentaire ainsi que les contraintes liées à une utilisation intensive en tout-terrain, il est alors doté d’un faux-châssis pour renforcer la palteforme d’origine. Ce qui permet d’éviter, ou, en tout cas d’atténuer fortement, les incobvénients auxquels sont confrontés ce genre de évhciuels – telles que les vibrations, contraintes et autres risques de torsion à certains endroits du châssis et de la structure de la carrosserie en utilisation sur des terrains difficiles.
Outre le montage d’un arbre de transmission spécifique ainsi que de ponts avant et arrière équipés chacun d’un différentiel à glissement limité, la transformation pour doté le pick-up 504 de la transmission intégrale comporte également une boîte de transfert mise au point par Dangel, doté de deux vitesses spéciales et d’un différentiel verrouillable pour l’utilisation en tout-terrain. La direction à crémaillère a également été légèrement repositionnée afin d’offrir un meilleur rayon de braquage – celui-ci se limitant à 5,8 m. Sous son capot, l’acheteur a le choix entre une motorisation essence ou diesel – la première étant un 2 litres de 96 chevaux et la seconde une 2,5 l de 76 ch. Un nouveau moteur essence, à la cylindrée identique mais à la puissance portée à 108 chevaux, fera également son apparition au cours des années 80. La boîte de vitesses « classique » d’origine étant, suivant les versions – de série – de la 504 étant équipée soit de quatre ou de cinq rapports. Le reste de sa fiche technique restant similaire à celle du pick-up « classique », avec des suspensions doté de roues indépendantes à l’avant et de ressorts à lames à l’arrière, le freinage restant fidèle, lui, à un système « mixte » avec des disques à l’avant et de classiques tambours à l’arrière.
Si l’habitacle reste très proche de celui de la version à deux roues motrices, Dangel et Peugeot proposent également un certain nombre d’équipements permettant aux propriétaires de personnaliser leur véhicule afin de répondre au mieux à l’usage qu’il souhaite en faire. Parmi ceux-ci, on retrouve des crochets d’attelage, un treuil électirque, un phare orientable apposé sur l’aile avant cpoté conducteur, des bavettes de protection, un pare-buffle grillagé au niveau des phares et de la calandre ainsi que des protections similaires sur les feux arrière, des pare-chos renforcés, des jantes spécifiques à huit branches ainsi que, sur le pick-up, un arceau fixé derrière la cabine.
Après la fin de la production du break 504, Dangel réalisera aussi la même transformation sur son remplaçant, le break 505. Ce dernier deviendra lui aussi un véhicule fort prisé par les gardes-forestiers, les pompiers et les gendarmes travaillant en zones rurales. Ils furent même utiliser comme chasse-neiges d’appoint dans les stations de ski des Alpes et des Pyrénées ou encore comme véhicules d’assitance dans les grands raids comme le célèbre Paris-Dakar, sans compter – évidemment – l’Armée française, qui sera, à son tour, appréciée à leur juste valeur les qualités de ceux qui cimptèrent parmi les rares vrais 4×4 français. La presse spécialisé – notamment la revue 4×4 Magazine – n’hésitant d’ailleurs pas à le présenter comme « un excellent engin, efficace et confrtable, qui peut soutenir aisément la comparaison avec les plus redoutables de ses concurrents.
Par la suite, outre les 504 et 505, Dangel exercera également ses talents sur la plupart des utiltaires en tous genres produits par le groupe PSA, qu’il s’agisse des Citroën C15 et C25, Berlingo et Jumper, des Peugeot J5, Partner et Boxer. Etendant même sa production, à partir des années 2000, aux utilitaires produits par des constructeurs étrangers, comme l’Opel Combo et le Toyota ProAce. Après la disparition de son fondateur en 2006, la famille Dangel, souhaitant passer la main, cèdera, en 2017, l’entreprise à Philippe Hébert, un ancien cadre de PSA. Aujourd’hui encore, la société alsacienne demeure une référence reconnue dans le domaine de la transformation des véhicules utilitaires en tout-terrains.
Philippe Roche
Photos DR
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