FORD CROWN VICTORIA – Flic Story II.
La première génération de la LTD Crown Victoria (son nom officiel, bien qu’elle soit plus couramment appelée Crown Victoria tout court par la presse automobile et même par les concessionnaires Ford) fut présentée en remplacement de la seconde génération de la Ford LTD. Cette dernière étant toujours présente au catalogue, sous la forme d’une troisième génération, mais n’est plus désormais que la version d’entrée de gamme de la famille des LTD, la Crown Victoria en étant donc la version plus luxueuse. (A partir de 1983, la dénomination LTD désigne désormais une berline de taille intermédiaire mais la Crown Victoria conserve néanmoins son appellation).
Destinée à concurrencer la Chevrolet Caprice, la Ford Crown Victoria remplira parfaitement ce rôle ainsi que les espérances de son constructeur, devenant d’ailleurs, avec cette dernière, la monture préférée des forces de Police. Dans la première moitié des années 80, les ventes des berlines full-size telles que la Crown Victoria connaissant une certaine stagnation, Ford songea, pendant un moment, à en arrêter la production au profit de la nouvelle Ford Taurus ainsi que de sa cousine plus luxueuse, la Mercury Sable.
Ce qui explique, en grande partie, la raison pour laquelle la Crown Victoria n’a connue que peu de changements durant cette période. Toutefois, la période de récession liée à la seconde crise de pétrole (qui avait éclaté en 1979, au moment même du lancement du modèle) se terminant et les ventes des modèles full-size commençant à remonter, la direction de Ford décide alors de poursuivre la production de la Crown Victoria.
C’est en 1988 que le modèle connaîtra, sur le plan cosmétique, son seul vrai changement notable, avec une ligne aux angles plus arrondis. Ce lifting se remarquant surtout par des phares, une calandre et des feux arrière redessinés, tout comme les pare-chocs, qui, ainsi, s’intègrent mieux à la carrosserie. Deux ans plus tard, c’est au tour de l’habitacle, qui n’avait connu, jusqu’ici, que peu d’évolutions, d’être remanié, en recevant, notamment, un nouveau tableau de bord. A son lancement, la LTD Crown Victoria était disponible en berline mais aussi en break et en coupé. A cause des faibles ventes de ce dernier, cette version disparaît toutefois du catalogue en 1988.
Le break (appelé station-wagon aux USA), quant à lui, outre la version « standard », était également proposé dans une version plus cossue baptisée Country Squire, qui se caractérisait par ses décorations en bois sur les flancs ainsi que par sa troisième rangée de sièges, lui permettant ainsi d’embarquer sept à huit personnes. Cette variante ne sera toutefois pas reconduite sur la génération suivante, présentée en 1992, qui ne sera donc plus proposée qu’en berline.
Cette première génération de la Crown Victoria aura connu une longue carrière (pas moins de 11 ans), tout comme sa rivale, la Chevrolet Caprice (13 ans pour la première monture). Toutes deux quitteront d’ailleurs la scène au même moment. Une longévité qui sera toutefois dépassée par la troisième et dernière génération de la Crown Victoria, qui atteindra les treize ans de carrière, de 1998 à 2011.
Si le nom Crown Victoria avait déjà fait une apparition furtive dans les années 50 (entre 1955 et 56 précisément) pour désigner la version coupé de la Fairlane, c’est à la fin des années 70 qu’il va faire sa véritable apparition, pour désigner la nouvelle grande berline de la gamme américaine de Ford, destinée à concurrencer la Chevrolet Caprice de General Motors. Une mission qu’elle assurera d’ailleurs avec brio durant toute sa production, et cela au fil des générations successives qu’elle connaîtra.
Celle qui fait son apparition en 1991 marque une rupture très nette avec sa devancière, puisqu’elle abandonne complètement le style tout en lignes droites et en angles vifs des années 70, pour un design tout en lignes courbes, très représentative du bio-design qui commence alors à être en vogue à l’époque. Un changement qui sera, en tout cas, profitable à l’aérodynamique, puisque le Cx passe de 0,42 à 0,34. Elle était motorisée par un V8 4,6 litres de 210 ch, dérivé de celui de la Lincoln Town Car, en remplacement des V8 5 litres et 5,8 l qui équipaient sa devancière.
En raison des changements dans les demandes et les attentes de la clientèle, la version break, qui avait pourtant été fort appréciée sur la précédente génération, est ici abandonnée et la nouvelle Crown Victoria n’est donc plus proposée qu’en berline. (Les clients cherchant un véhicule capable de transporter beaucoup de bagages et/ou une grande famille préférant désormais un monospace ou une mini-fourgonette).
Les premiers modèles se caractérisaient par l’absence de calandre et par un capot plongeant qui arrivait jusqu’au niveau du pare-chocs. Bien qu’il n ait jamais posé aucun problème en ce qui concerne le système de refroidissement, ce choix esthétique n’a guère été apprécié par la presse automobile. C’est pourquoi Ford a décidé de modifier la face avant de la voiture pour l’ année-modèle 1993 en lui greffant une calandre plus classique.
La Crown Victoria ne connaîtra alors plus de changement majeur jusqu’à son remplacement, fin 1997 par une nouvelle et troisième génération avec laquelle se terminera la lignée de celle qui restera l’une des plus célèbres berlines « populaires » américaines.
Laquelle, même si (comme la plupart des autres berlines produites aux Etats-Unis à l’époque) elle ne sera jamais (officiellement) importée dans la plupart des pays d’Europe, sera néanmoins assez connue des Européens grâce à son omniprésence dans les nombreuses séries policières américaines produites à l’époque. La Ford Crown Victoria étant (à l’écran comme dans la réalité), avec la Chevrolet Caprice, la monture préférée des forces de Police ainsi que des chauffeurs de taxis des années 80 à 2000.
Maxime DUBREUIL
Photos Wheelsage
En vidéohttps://www.youtube.com/watch?v=YIW3OrQAQWI&ab_channel=Lunaris2142
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